Il s'agit d'une polémique qui n'est pas justifiée dans la mesure où ces animaux n'ont ni les capacités physiques, ni les comportements adaptés pour leur permettre de s'attaquer à des animaux sains et en pleine possession de leurs moyens.
Les vautour fauves, répandus dans une grande partie de l'Europe occidentale, ont été persécutés comme la plupart des rapaces. Protégés à la fin du XXème siècle, ils ont bénéficié de plusieurs opérations de restauration dans les Alpes et le Massif central. En Rhône-Alpes, ils sont aujourd'hui nicheurs dans le Vercors et les Baronnies. Nécrophages exclusifs, ils se nourrissent d'animaux sauvages ou domestiques, morts. Très exceptionnellement, des animaux malades, blessés, très affaiblis ou en grande difficulté et incapables de se mouvoir, peuvent être consommés ante mortem, les vautours anticipant la mort de l'animal. Les faits relatés récemment en Savoie (alpage de Montdenis : entérotoxémie bovine) et en Drôme (commune du Plan-de-Baix : mise bas pathologique avec veau mort-né) entrent pleinement dans le cadre de ces cas exceptionnels.
Ces oiseaux représentent aussi un service d'équarrissage naturel.
Dans la Drôme, il existe deux services d’équarrissage naturel gérés par le Parc naturel régional du Vercors et l’association “Vautours en Baronnies”. Ces deux services éliminent chaque année, grâce aux vautours libres, 140 tonnes d’ovins et de caprins morts et les collectes desservent 150 à 200 éleveurs.
A cela s’ajoutent les placettes d’équarrissage particulières, agréées, situées sur les terrains d'éleveurs volontaires et des dizaines de tonnes de cadavres sont éliminées, chaque année, sur les zones d'estive, prévenant ainsi des risques de pollution des sources et rivières.
Pour mettre en terme à la polémique, la FRAPNA et la LPO demandent à l'Etat la mise en oeuvre de procédures harmonisées afin que des expertises vétérinaires indépedantes puissent avoir lieu en cas de doute manifesté par l'éleveur, et que les résultats soient rendus publics. Un courrier dans ce sens a été envoyé le 10 juillet 2013 aux Préfets des régions Rhône-Alpes et PACA.
Contatcs presse :
LPO Rhône-Alpes : Roger Mathieu 06 30 12 20 52
FRAPNA : Rémi Bogey 06 78 04 36 16
NB : le vautour fauve est une espèce inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux et en annexe II des conventions de Bern, de Bonn et de Washington, en annexe C1 du règlement CEE / CITES. Elle est également classée Rare sur la Liste Rouge des espèces menacées et à surveiller en France (un peu plus d'un millier de couples reproducteurs).